Le 7e continent: une mer de déchets plastiques

Savez vous que 100 tonnes de déchets par minute finissent en mer?

C’est le poids de 20 éléphants…par minute!

Mes recherches et lectures pour la rédaction de cet article aboutissent au 7e continent: un monstre de déchets plastiques dans l’océan.

Les images et les textes me font prendre conscience de l’ampleur des dégâts.
Il m’apparait évident de mener une réflexion sur les plastiques et d’intégrer l’aspect écologique comme une valeur fondamentale au sein de notre association.

Et si vous choisissiez par exemple une gourde réutilisable pour remplacer la bouteille plastique? Ou encore un sac en papier à la place d’un sac plastique?

Préparez vos valises, nous partons vers le 7^e continent.

Comment et pourquoi réduire vos déchets?

Faire un geste pour la planète se résume trop souvent par des défilés, des manifestations, des propositions quelquefois utopiques ou dénuées de bon sens.

Eh bien non.

Faire un geste pour la planète, ça peut être aussi:

• De ne pas jeter vos mégots sur un parking ou sur la voie publique;
• De ne pas abandonner vos masques usagés dans un champ ou au détour d’un chemin;
• De ne pas jeter vos restes de nourriture par respect à ceux qui la produise et à ceux qui en manquent;
• De ne pas gaspiller l’eau;
• De bannir les emballages en plastique;
• Proscrire l’eau en bouteille plastique.

Les activités humaines ont un impact certain sur la pollution et la santé des océans.

Entre 80 et 120 tonnes de déchets finissent en mer chaque minute et une grande partie est constituée de matières plastiques.

L’accumulation de ces déchets forme des ilots dans les océans.

Le principal de ces ilots s’appelle le 7e continent.

Le continent de déchets plastiques représente 6 fois la France!

Les courants océaniques subtropicaux portent des déchets qui viennent former une concentration d’amas de plastiques dans le Pacifique Nord.

Appelé septième continent, il ne constitue pas une masse solide mais une zone où la mer est saturée par les débris plastiques.

Le septième continent se forme actuellement entre les côtes du Japon et de l’Amérique du Nord.

Il est constitué de millions de tonnes de détritus plastiques charriés par les courants océaniques.

Dans cette région du globe, les courants tournent dans le sens des aiguilles d’une montre et créent une spirale interminable, un puissant vortex.

Ce mouvement tourbillonnaire fait tournoyer les déchets en plastique tout comme le vent le ferait avec des papiers dans le recoin d’une place.

Le tourbillon subtropical du Pacifique Nord accumule depuis des années des déchets plastiques venus des côtes et des fleuves et les entraîne dans sa rotation.

La force centripète a la particularité de les maintenir dans une trajectoire incurvée et les ramener progressivement vers son centre.

La zone ainsi créée s’étend sur une surface de  3,43 millions de kilomètres carrés, soit un tiers de l’Europe et plus de six fois la France.

Cette mer de déchets est translucide et se situe juste sous la surface de l’eau, elle n’est pas détectable sur les photographies prises par des satellites.

Elle est seulement visible du pont des bateaux.

Sur l’essentiel de sa superficie, la couche de plastique de ce tourbillon d’ordures atteint une épaisseur pouvant aller jusqu’à 30 mètres.

Mais le 7eme continent n’est pas seul

S’il représente une part importante, le même phénomène s’observe dans l’Ocean Indien, en Atlantique et même en Méditerranée.

La conséquence des déchets plastiques est une menace pour l’éco système

La recherche scientifique a montré que ces débris de la vie terrestre se dégradent extrêmement lentement.

Ils présentent une menace potentielle pour les écosystèmes marins ainsi que pour la santé humaine.

Parmi les débris, on peut citer les mégots, les masques, les lingettes, les sacs et bouteilles en plastique…

La menace la plus directe est la mort par asphyxie de grands prédateurs.

Les tortues, les oiseaux de mer ou les mammifères marins peuvent confondre les sacs plastiques avec des proies.

Une autre menace moins connue mais tout aussi importante est l’intoxication.

Les plastiques présentent une grande résistance au vieillissement dans l’environnement.

Ainsi, sous l’action du rayonnement solaire, par oxydation et par abrasion dans l’eau de mer, ils se dégradent et sont réduits en petits morceaux.

Ils finissent par former des micro-plastiques caractérisés par une taille inférieure à 5mm.

Ces grains de plastique agissent comme des éponges, fixant de nombreuses toxines.

Ces polluants véhiculés par les plastiques sont ingérés par la faune marine.

Certains ont la propriété de s’accumuler dans les organismes qui les consomment.

 Ils peuvent avoir des conséquences sur la santé de ces animaux et celle de leurs prédateurs, dont l’homme fait partie.

Des plastiques difficiles à recycler

Les caractéristiques intrinsèques du plastique en font une matière complexe à recycler.

Le plastique mis sur le marché est aujourd’hui majoritairement non recyclable ou “faiblement recyclable” du fait de ses caractéristiques techniques.

En ce qui concerne les emballages, environ 50% d’entre eux ne sont pas recyclables à l’heure actuelle.

Cette situation explique en partie les mauvais chiffres de non valorisation des plastiques.

En France, le taux de retraitement des plastiques est inférieur à 25%.

En Europe il est de 30%, et dans les meilleurs pays européens, il ne dépassent pas les 40%.

Le plastique ne se réutilise pas à l’infini.

Contrairement à d’autres matériaux qui peuvent fonctionner en boucle fermée (métaux, verre…), le recyclage du plastique permet donc d’économiser des ressources mais pas d’éviter le recours aux matières premières vierges.

Le recyclage du plastique pose des problématiques de santé publique.

La matière plastique se caractérise par la possibilité d’y intégrer de nombreux additifs qui peuvent être nocifs pour l’homme ou l’environnement (métaux lourds dans certains colorants, retardateurs de flamme bromés, phtalates, nanomatériaux…).

Par ailleurs, la présence de ces composants empêche parfois leur réemploi.

Quelles solutions pour traiter les déchets plastique?

Hélas, peu d’actions sont mises en place par les états pour la dépollution des mers, car aucune législation les y oblige en eau internationale.

Cependant une ONG néerlandaise a créé “L’Océan Cleanup”, une sorte d’énorme ramasse-ordures des mers, de sorte à aller nettoyer les vortex pollués par les plastiques.

Le premier à pris la mer en 2018 depuis San Francisco avec pour objectif de vider la moitié de la « grande zone d’ordures du Pacifique » (le GPGP).

Cependant, une rupture du dispositif a contraint à un arrêt du projet.

À terme, The Ocean Cleanup aspire à réduire de 90 % les plastiques flottants dans les océans d’ici 2040.

Que pouvez vous faire?

Vous savez maintenant que:

• Jeter vos déchets va devenir un geste réfléchi;
• Les déchets en mer ont des conséquences sur la santé de la faune, de la flore et de l’homme;
• Le traitement des déchets plastiques en mer est extrêmement complexe;
• Vous pouvez participer efficacement à la limitation des déchets plastiques.

Un geste simple qui, s’il est partagé par le plus grand nombre, apportera une contribution à la préservation de la planète.

Par exemple: jeter les mégots dans une poubelle, remplacer la bouteille ou le sac en plastique par une gourde isotherme ou un sac papier réutilisable.